Le Premier ministre Pashinyan devrait être Excommunié et arrêté
 
                                        Par Harut Sassounian
Chaque jour qui passe aggrave la situation en Arménie. Le pays est attaqué par des ennemis tant extérieurs qu’intérieurs.
Au lieu de s’attaquer aux multiples problèmes existentiels auxquels le pays est confronté, Pashinyan a tout fait pour tenter de remplacer le Catholicos de tous les Arméniens, Karékine II. Quels que soient les problèmes au sein de l’Église, ils ne devraient pas concerner le Premier ministre, car la Constitution lui interdit de s’immiscer dans les affaires internes de l’Église, violant ainsi le principe de séparation de l’Église et de l’État.
Je ne reviendrai pas ici sur tous les actes illégaux de Pashinyan et les dommages qu’il a causés à l’Arménie et à l’Artsakh, pour lesquels il aurait dû être destitué depuis longtemps. Ses publications pornographiques sur Facebook et son soutien à un prêtre défroqué devraient suffire à justifier son excommunication de l’Église arménienne. Le comportement du chef du gouvernement témoigne d’un mépris total envers l’Église apostolique arménienne.
L’ancien prêtre a été défroqué pour « conduite indigne d’un ecclésiastique ». Refusant d’accepter cette décision, il a célébré illégalement la messe dimanche dernier, profanant ainsi le monastère de Hovhannavank. Dans un climat tendu, Pashinyan a assisté à cette messe illicite célébrée par le prêtre défroqué (Aram) Stepan Asatryan. Le Premier ministre était accompagné des ministres de la Défense et de l’Économie, de plusieurs gouverneurs, de députés, de maires et de conseillers municipaux, tous membres de son parti. L’entourage du Premier ministre avait veillé à la présence d’un important dispositif policier et civil au monastère afin de manifester son soutien au prêtre défroqué. Le Premier ministre a reçu la communion des mains de ce dernier durant la messe, un acte qui peut être considéré comme sacrilège. « La messe d’aujourd’hui à Hovhannavank symbolise le début de la phase concrète du processus de libération du Saint-Siège d’Etchmiadzin », a déclaré Pashinyan sur sa page Facebook. Il a également annoncé sa présence au même monastère dimanche prochain. De telles déclarations provocatrices pourraient engendrer des affrontements massifs et des effusions de sang, dont le Premier ministre serait entièrement responsable.
Deux incidents inattendus se sont produits à l’intérieur du monastère pendant la messe de dimanche dernier. Un homme a crié durant la cérémonie, affirmant que le prêtre défroqué n’avait pas le droit de célébrer la messe. Une personne s’est précipitée pour lui couvrir la bouche et l’escorter de force hors du monastère. Un autre homme a arraché la Bible des mains du prêtre défroqué.
La semaine dernière, le gouvernement a envoyé des policiers au monastère de Hovhannavank pour protéger le prêtre défroqué et expulser le clergé légitime, en violation du droit arménien. Il s’agit d’un abus de pouvoir et d’une ingérence illégale dans les affaires internes de l’Église. La police aurait dû agir exactement à l’inverse. Ils auraient dû empêcher le prêtre défroqué d’entrer dans l’église puisqu’il n’est plus membre du clergé.
Pire encore, le Comité d’enquête, sur ordre de Pashinyan, a exigé par écrit samedi soir dernier que les 21 membres du clergé résidant dans la région d’Arakadsodn se présentent à ses bureaux à Erevan tôt dimanche matin. Le clergé a publié une déclaration commune refusant d’obtempérer à cet ordre, car il devait être présent dans ses églises dimanche matin pour célébrer la messe. Le gouvernement s’ingère, une fois de plus, illégalement dans les affaires de l’Église et empêche le clergé d’exercer ses fonctions religieuses. Le clergé a déclaré ne pas vouloir se rendre au Comité d’enquête sans la présence de ses avocats, qui ne sont pas disponibles le dimanche.
Après avoir porté atteinte aux intérêts de l’Artsakh et de l’Arménie, Pashinyan tente maintenant de déstabiliser l’Église apostolique arménienne, qui existe depuis plus de 1 700 ans. Après avoir annoncé la création d’une fausse quatrième République d’Arménie, il semble désormais envisager une restructuration de l’Église arménienne.
Les arrestations illégales de plusieurs archevêques et de dizaines d’autres membres du clergé ces derniers mois feront certainement l’objet d’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, qui a statué à plusieurs reprises dans des affaires concernant d’autres pays qu’une Église est en droit d’expulser tout membre du clergé qui enfreint ses procédures internes.
En refusant de reconnaître l’autorité religieuse du Catholicos, Pashinyan rejette de fait la légitimité de tous les baptêmes et mariages célébrés par ce dernier, ainsi que celle de tous les membres du clergé qu’il a ordonnés, les déclarant de facto nuls et non avenus.
Ironiquement, Pashinyan s’immisce ouvertement dans les affaires de l’Église en se faisant passer pour un membre fervent de l’Église apostolique arménienne. Il a avoué n’avoir été marié ni par l’Église ni par les autorités civiles. Autrement dit, il vit dans le péché depuis des décennies. Sa compagne, Anna Hakopyan, appelée à tort « Première Dame », utilise les ressources de l’État pour voyager avec son entourage dans divers pays et tenir des réunions officielles. On ignore même si Pashinyan a été baptisé dans l’Église apostolique arménienne.
Pashinyan est parvenu jusqu’à présent à diviser les Arméniens du monde entier en plusieurs groupes antagonistes : religieux pro-Pashinyan et anti-Pashinyan, régime en place contre opposition, dirigeants actuels et anciens, Artsakhtsis contre Hayastantsis, Arméniens de la diaspora contre Arméniens de souche, etc. Une petite nation confrontée à de multiples problèmes graves ne peut se scinder en autant de factions. Bientôt, il ne restera plus rien. Utilisant la tactique du « diviser pour mieux régner », Pashinyan, en semant la discorde, cherche insidieusement à maintenir son parti au pouvoir.
Dans sa volonté de minimiser le rôle de l’Église dans la société arménienne, la majorité parlementaire de Pashinyan a voté la semaine dernière la fermeture de la chaîne de télévision Shoghakat, contrôlée par l’Église apostolique arménienne. Shoghakat, cofinancée par l’Église et l’État, diffusait depuis vingt ans des programmes religieux et éducatifs, sans aborder de sujets politiques.
Il semblerait que le stalinisme soit encore bien présent en Arménie !

 
																			 
																			 
																			
